vendredi 7 septembre 2012

Eclats de nuit

Nous avancions au dessus des tours assoupis
Et l'ivresse qui s'étiolait au dessus des cocons
Nous portait à la cime de l'oubli

We wore the crown of oblivion
Somewhere at the bottom of a bed embrumeux
We raised the clouds

Déposés un à un
Un à un
Comme une sorte de silence imminent impossible à formuler

As a kind of silence imminent impossible to formulate
And there was something palpable

Un trésor, ou plutôt une improbable coïncidence
Tu étais assis sur les feuilles craquantes
J'avais oublié mon nom
Et tu m'attendais dans le cadre d'un chemin abandonné
Par hasard nous avons effleuré nos mains ensemble
Des monstres tapissés leurs ombres au dessus d'un volcan
Juste derrière nous
Nous n'avions pas vu, nous n'avions pas su
La chaleur des flammes qui les apaisent
Below the skin throbbed an insect
Il vibrait dans une langue qui nous emportait
The letters were lost between two waves
Avions nous vu l’excellence des tensions fluviales?

Time stretched like a cat sleepy
We walked on the pavement
Or we floated in the liquid night?


I don't know if you took your gloves
If your velvet hands spoke good signs

J'avais les éventails dentelés de symboles repliés
Une carte m'a coupé le doigt
Par la minuscule écorchure s'effilait une rivière
Un cours rapide où tu t'es égaré

I saw you fall
Did you see me follow

Tu suis venu me chercher
Je as covered the insect in your palm warm
Palpitant le coeur
Un cliquetis léger

It was a morning slippery
One of which tarnish the ceiling beams
Splashing in the corner of the eyelids




habiter le vide ailleurs -> Lorsque les éventails ajourés...







Riverbed


& I'm waiting for the day


Another tear





mardi 4 septembre 2012

Lullaby - Mother Holds Me




Cruelle ironie que d'avoir été cataloguée de nazi à demi mots
alors que dans mes veines coulent le peuple en exil du désert et celui du Gange
Fragile vénusienne...
Lorsque je contemple la Source en moi
Je n'ai plus jamais faim
Je n'ai plus jamais froid
Toujours vieille
Cachée sous les ailes sombres des corbeaux 
Le coeur encore tremblant
Lorsque mes pas sont allés vers le Nord
Le corps encore tremblant
Les pas dans la dernière neige de Brocéliande
Les nuits de cauchemar, hantée
La lumière dans la forêt 
L'arbre inversé 
Les sphères vibrantes
Retourner encore au Banian 
Les mains tremblantes



"Ne réveillez pas, ne réveillez pas l'amour avant qu'elle ne le veuille"

Cantique des Cantiques


Je suis fière d'être Réunionnaise
Fière d'être créole

lundi 3 septembre 2012

Melancholia





" Dans spécificité, je ne peux m’empêcher d’entendre espèce, species,
donc le sous-texte d’une génétique culturelle dangereuse. Celui qui nomme la chose – la
médecine nommant le mal mortel de « mélancolie » – tend à se l’approprier. Ainsi en est-il
du médecin nommant la maladie – la mélancolie.
Il voudrait croire que la chose est « spécifique ». Ce serait dire alors que la « dépression »
ou la « névrose » sont des espèces viennoises de la douleur psychique. C’est une absurdité.
Nous devons nous tenir en-deçà des langues qui nomment, classent et s’approprient des objets langues.

C’est la sagesse du traducteur et son immersion dans l’antre des langues qui nous
permettent de nous tenir en amont de cette illusion culturelle du langage, de la maîtrise ;
illusion qui est à la source de toutes les constructions hégémoniques :
C’est à nous parce que nous avons inventé un mot pour le dire,
affirmation qui est d’ailleurs très souvent le fruit de l’ignorance des autres langues et des autres
mythes. Nous le voyons : il y a une circulation mondialisée d’états de l’âme, d’humeurs. Et
cette humeur de mélancolie – son liquide – s’écoule sans barrière de spécificités et/ou d’espèces.

Vous aurez remarqué d’ailleurs que, dans Le Hêtre et le Bouleau, je ne parle pas de « mélancolie»,
mais de « tristesse ». La « mélancolie » a une histoire européenne parce que des médecins,
des écrivains, des peintres lui ont donné, au fil des siècles, une certaine forme qui,
elle, est le fruit de constructions culturelles et de savoirs – souvent d’erreurs transmises.
Ici, les classifications, les divisions grecques, aristotéliciennes, la théorie des humeurs,
puis le clivage entre âme et corps.

Maladie de l’âme, maladie du corps.

Constructions qui apparaissent dépassées dans un horizon d’inséparation
– je renvoie ici aux travaux de mon ami Dominique Quessada – si l’on se réfère à une vision
totale, unifiée de la vie, vision à laquelle l’interdépendance générale des êtres et des choses
nous conduit : ce que je désignerai comme l’horizon indien de l’Europe après sa « décentralisation ».

Mais encore une fois, séparons le pouvoir de nommer – classer, cataloguer, analyser –
du droit de propriété sur les choses et décentrons nos histoires culturelles en pensant
à partir du non-lieu des langues, dans l’antre des langues."


Extrait 

Entretien avec Camille de Toledo
par Valérie Deshoulières


Le Hêtre, le Bouleau... et le Banian 
Tristesse Européenne, 
Pédagogie du vertige 


J'ai en horreur l'eurocentrisme...
machine à amputer, à compresser les consciences
rétrograde, coincé à l'époque des barbares
tendancieux, question eugéniste
des oeillères terrifiantes





samedi 1 septembre 2012

Stone's Light - Idée de Torque



Depuis le centre
Obsidienne Oeil Céleste
Cuivre
Labradorite
Spectrolite (Pierre de Lune Bleue)
Corail
Sodalite
Labradorite








Depuis la dernière Labradorite
Spectrolite
Sodalite
Aigue-marine
Spectrolite
Cuivre
Bidouillage compressé Lapis/Turquoise (et encore, je ne suis toujours pas sûre...)












Petit pain tressé




Châtaignes, manioc, blé et cheddar
avec paprika et graines de cumin

Nue